Botti Laurent

 




Un ticket pour l'enfer

 






Lynchmaniac:
Un mari violent, un tueur à l'identité sexuelle trouble, une suite de numéros, un enfant subissant d'étranges transes et une secte surgissant du passé sont les ingrédients du nouveau livre de Laurent BOTTI, l'auteur de « La nuit du verseau » et de « Fatale Lumière ».
Laurent BOTTI nous avait laissé sur une très bonne impression avec son « Un jour, des choses terribles... », livre injustement boudé par le public (toutes proportions gardées). On y retrouvait ce qui fait la patte de cet auteur, à savoir une ambiance, un côté atmosphère dont la seule comparaison qui me vient à l'esprit est celle de la brume. Un voile étrange et fascinant mais insaisissable. Ce qui peut décontenancer le lecteur par moment.

Pour « Un ticket pour l'enfer », Laurent BOTTI a laissé l'aspect psychologique un peu plus de côté comparé à ses autres livres. Il fait la part belle à l'action et à l'enquête. Il apparaît dans ce sens comme un contre poids à son livre précédent sur Laville-Saint-Jour. Ville qui, bien sûr, apparait dans ce roman comme un fil rouge à tous ses livres.
On a souvent parlé de Stephen KING pour évoquer cet auteur et c'est vrai que son style basé sur le ressenti des événements plutôt que sur leur descriptif y est pour beaucoup. Ici, on pourrait penser à « Charlie » avec ce couple de petite fille aux pouvoirs télékinésiques et son père, qui renvoie au couple formé par Charly (celle de BOTTI) et son fils aux étranges rêves.

Il s'agit bien sûr de parallèle, les deux romans n'ayant rien d'autre en commun. Le roman de BOTTI est dynamique et l'action relance sans cesse l'action sans tomber dans le piège du grand huit d'action qui fait perdre toute psychologie aux personnages. L'auteur prend le temps d'exposer la situation et les motivations des personnages ce qui crédibilise l'intrigue. En effet, il y a un mélange entre des événements fantastiques (au sens premier du terme) et un déroulement réaliste voire pragmatique du récit.
BOTTI confirme encore ici sa singularité comme auteur parmi les maîtres du thriller français. Avec sa plume aérienne, il nous livre un livre plus accessible que ses précédents sans perdre de son style ce qui n'est pas rien. Un livre à sortir du lot avec une fin particulièrement réussie (comme c'est souvent le cas chez cet auteur).
Livre recommandé par Plume Libre.

Raven:


Charlie est une jeune femme qui aurait pu mener une vie plus «facile», mais la vie en a décidé autrement.
David, son petit garçon, son amour, c'est pour lui qu'elle a fait tout ça, parce qu'elle pensait qu'à eux deux ils pourraient survivre à beaucoup de choses, malheureusement quand on est une jeune mère célibataire, on ne fait pas toujours les bons choix et surtout on fait comme on peut.
Elle finit par trouver celui qu'elle pense être son sauveur. Serge se révèle finalement pire que les autres, flic ripoux et violent, il passe la majeure partie de son temps à battre Charlie, au point qu'un jour la seule solution, si elle veut survivre, est de prendre la fuite avec David.
Elle pensait avoir tout planifié, que le don de David les mettraient à l'abri pour un moment, qu'enfin là tout allait leur sourire, c'est tout le contraire.
Un soir, la vie de cette jeune maman et de son fils, va basculer dans la terreur et la fuite, c'est ça ou mourir.

On peut dire que Laurent Botti sait se faire attendre, après le choc de « Un jour des choses terribles ... », il revient avec des éléments qui lui sont chers et qui vont nous rendre complètement dingues.
Il réussit à créer des personnages captivants, qui mélangent parfaitement le réalisme et cette touche de surnaturel qui fait qu'on reconnait tout de suite la touche de Laurent Botti. Chacun d'entre eux possède un passé trouble que l'on découvre au fil des pages, le fameux don de David, l'amour débordant qu'il éprouve pour sa maman, le sentiment de terreur qu'ils ressentent tous les deux devant Serge, d'abord, et leurs poursuivants, ensuite, c'est un peu comme une lueur d'espoir dans une histoire qui a pourtant bien mal commencé. Mais les bons sentiments sont-ils toujours gagnants ?

Pour ceux d'entre nous qui ont eu le plaisir de lire d'autres livres de cet auteur, ils retrouveront avec plaisir certains éléments de « La nuit du verseau » et sa mystérieuse clinique ou encore cette ambiance si particulière propre à Laville-Saint-Jour, mais que les autres se rassurent, il n'est nullement obligatoire d'avoir lu ces deux livres pour dévorer « Un ticket pour l'enfer ».
Décidément Laurent Botti n'a pas fini de nous surprendre et c'est une très bonne nouvelle !

Un ticket pour l'enfer, parution octobre 2009. Éditions XO

   Du même auteur : Biographie, chronique, interview
 

 
 
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