Michaka Stéphane






Elvis Sur Seine

 

 

 

 

 

Paris, 7ème arrondissement – Champ de Mars. Une adolescente découvre le corps inanimé d’un homme d’origine asiatique au pied du Mur pour la Paix. Signe distinctif accroché à la veste de la victime : cinq pin’s à l’effigie d’Elvis Presley. Lorsque Mona Cabriole, la reporter de Parisnews, arrive sur la scène du crime, le corps a disparu et la police fait le plus grand silence sur cette affaire. Alors que l’AFP reprend la thèse officielle du « simple malaise » d’un touriste, Mona suit une piste improbable qui va la faire remonter l’histoire du rock’n roll et entrevoir un scoop inouï.


Voici Mona Cabriole de retour après ses aventures mouvementées chez Marin Ledun et Alex D. Jestaire. Elle s’attaque cette fois au 7ème arrondissement, le quartier le moins rock de la capitale. Mona va y croiser un touriste asiatique, un livreur de pizza lui servant de révélateur, des services secrets, un syndic étrange ainsi qu’une statuette africaine. Le tout sur fond de bombe atomique et de rock des années cinquante.


Plus cette collection avance et plus elle me fait penser à la tétralogie d’Alien. Je m’explique. Le principe de cette série est, pour ceux qui n’auraient pas suivi les premiers épisodes, de mélanger le polar et le rock n’roll avec à chaque fois l’obligation de situer l’action du livre dans un arrondissement de Paris. A chaque épisode, un nouvel auteur qui va apposer son style sur ces contraintes éditoriales à l’instar des films avec Ripley. C’est l’une des grandes forces de Mona Cabriole. Pour ceux que j’ai lu, la griffe des auteurs transfigure à chaque aventure notre héroïne de ParisNews. Avec à chaque fois la sensation de la redécouvrir.


On obtient donc, ici encore, une autre tonalité par rapport aux autres romans. Le ton est juste, rapide, efficace et non dénoué d’humour. L’intrigue avance de manière tortueuse et bien malin qui pourrait prédire sa progression. Le tout donne forcément un livre original sur le fond comme sur la forme. Les références rock sont plus à situer aux alentours d’Elvis que de Nine Inch Ails.
Ce qui ressort le plus de ce roman est le style de l’auteur : souple et fluide. Il nous régale de ses descriptions à la fois drôles et caustiques du septième arrondissement. Les personnages ne sont pas en reste, tout en ne négligeant pas l’action (voir le combat en haut de la Tour Eiffel).


Après "Le cinquième clandestin" et "Elysée Noire 666", "Elvis sur scène" est mon troisième Mona Cabriole et c’est toujours aussi bon. Un roman original, très bien écrit avec de l’action et beaucoup de fond. Bref, un très bon moment de lecture. Si vous n’avez pas encore essayé au moins un Mona Cabriole, il faut réparer cette erreur rapidement. Mona Cabriole est aussi une découvreuse de talent. Elle m’a donné envie de découvrir les autres romans de Stéphane Michaka.

Elvis Sur Seine, parution janvier 2011, éditions La Tengo.

  Du même auteur : Biographie, chronique, interview




 
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