Résumé Éditeur :
9 septembre 2012, Manhattan. Un homme ordinaire reçoit une enveloppe anonyme et se met à marcher en direction du métro. À peine s’est-il arrêté sur le quai de la station qu’il explose, semant la mort autour de lui. Très vite, les mises en marche et explosions de ce genre se multiplient à une allure folle. Sam Pollack et Liz Mc Geary, les deux agents chargés de l’enquête, doivent admettre qu’ils sont confrontés à une attaque terroriste d’une envergure inédite. Une attaque non revendiquée et d’autant plus difficile à contrer qu’elle transforme des innocents en bombes humaines, faisant d’eux les agents de ce scénario apocalyptique. Tous se sont vu implanter un pacemaker piégé dans les deux dernières années. Tous reçoivent une enveloppe et se mettent à marcher. S'ils s’arrêtent, la charge explosive se déclenche. Où qu’ils soient. Quels que soient leur âge et leur couleur de peau. La cavale sans fin de ceux qu'on appelle les Death Walkers, les marcheurs de la mort, ne fait que commencer.
Préparez-vous une thermos de café et quelques friandises à portée de main car, contrairement aux personnages de ce livre qui sont obligés de se mouvoir s’ils veulent continuer à vivre, je parie que vous aurez bien du mal à décoller de votre canapé une fois ce livre entre les mains… Pourquoi ?? Parce que c’est haletant, particulièrement addictif ces petits chapitres qui commencent tous par une indication de lieu et de temps, terriblement précise : tic-tac,tic-tac, la course contre la montre a commencé et l’ on suit le déroulement de l’intrigue presque minute par minute : les quelques 660 pages du livre couvrent une période de 48 heures, du 09 au 11 septembre 2012. Le 11 septembre, ça vous dit quelque chose, non ? Et le fait que le président des Etats-Unis du roman, Stanley Cooper, soit le 44ème président des USA, qu’il soit noir, qu’il ait deux filles, ça vous rappelle quelqu’un, non ??
J’ai parlé plus haut de l’intrigue mais j’aurais pu dire scénario car l’éditeur qualifie lui-même le roman de thriller tendance « 24 heures chrono » ; l’auteur assume d’ailleurs totalement cette comparaison par un clin d’œil humoristique à la série. Frédéric Mars va encore plus loin dans le fait qu’on peut «voir » son livre un peu comme un film car certains chapitres sont carrément scindés en deux sur la page de façon à suivre deux conversations ou deux actions simultanément sur deux lieux différents, un peu comme les « split screen » des séries américaines.
Revenons à l’histoire en elle-même. Elle est vraiment angoissante à souhait car, même si tout n’est que fiction, Frédéric Mars y intègre de manière subtile de nombreux faits réels : l’érection de la tour de la liberté, la mort de Ben Laden, l’arsenal que les Etats-Unis ont mis en place pour lutter contre la menace terroriste depuis les attentats du 11 septembre 2001, les tensions géo-politiques auxquels les Etats-Unis doivent faire face… Je dis « de manière subtile » car, mine de rien, on apprend une foultitude de choses, mais tout ceci est amené à propos pour servir l’intrigue, sans jamais alourdir le récit.
Les personnages sont un autre point fort du livre : Sam Pollack, tout d’abord, déjà durement éprouvé par les attentats des Twin Towers ; le Président Cooper, dont le personnage va prendre de l’ampleur au fur et à mesure de l’avancée du roman… et tous les marcheurs de la mort : sont-ils victimes ou bourreaux, kamikazes ou simples pions sur l’échiquier mondial ?
On se sent vraiment impliqué car nous allons suivre ces marcheurs, certains sur quelques lignes, d’autres sur plusieurs pages, voire sur tout le roman : ces marcheurs sont de simples citoyens : ce pourrait être votre facteur, votre cousin….
On pourrait dire « encore un roman avec un complot terroriste !! » Certes, mais là où j’ai trouvé cela plutôt original, c’est que l’intrigue est évidemment totalement plausible et que la menace gangrène le pays de l’intérieur ; on ne stigmatise pas ici le « barbu diabolique » ; d’où une dimension paranoïaque qui va s’installer … Certains personnages se révéleront courageux, ou lâches, ou encore opportunistes, d’autres auront un comportement particulièrement ignoble.
Frédéric Mars, dans son roman, a remarquablement traité la gestion de cette « crise » que constitue cette vague d’attentats diffuse et sournoise au niveau politique, au niveau de l’enquête et au niveau humain. C’est cet équilibre entre les trois qui m’a fait passer un très bon moment de lecture.
Non Stop - Parution novembre 2011 - Collection Black Moon
Du même auteur Biographie, chronique, interview