Piège boréal
Résumé Editeur : Des ruelles obscures du vieux Mans aux étendues hostiles du Grand Nord, un tueur sème des cadavres en leur gravant des chiffres sur le front. 10, 9.. Une jeune journaliste découvre ses grands-parents crucifiés dans leur maison. Dans le même temps, trois adolescents disparaissent sans laisser de traces. 8, 7, 6... Menant leur propre enquête, les proches des victimes se lancent dans une course effrénée pour comprendre pourquoi leur vie a basculé. Y aurait-il un lien entre les deux affaires ? 5, 4... Ils vont devoir faire vite, car rien ne semble pouvoir arrêter le compte à rebours macabre... Qui sera la prochaine victime ?
La vie de Lou bascule lorsque, en rendant visite à ses grands-parents, elle découvre leur cadavre atrocement mutilé. A son chagrin s’ajoute l’étonnement lorsqu’elle découvre, dans le testament de son grand-père, tout un pan du passé de ses grands-parents dont elle n’a jamais entendu parler, ce que son grand-père appelle « ses années sombres ».
La vie de Valérie bascule, lorsqu’en se réveillant un matin, elle s’aperçoit que sa fille, une ado avec qui elle s’est querellée la veille, a disparu. Bien que la valise de sa fille ne soit plus là, Valérie ne peut se résoudre à envisager une fugue. Non, elle pressent quelque chose d’infiniment plus grave.
La vie de Lisa bascule lorsqu’elle se retrouve un matin, en compagnie d’autres gamins, à des milliers de kilomètres de chez elle dans un « centre de rééducation » pour ados.
Chacun va essayer de comprendre ce qui lui arrive… Qu’est-ce que la WAE, société créée par le grand-père de Lou dont elle devient l’une des principales actionnaires, à la mort de celui-ci ? Pourquoi aurait-on enlevé sa fille à Valérie, une femme quelconque qui n’a rien à se reprocher ? Pourquoi Lisa a-t-elle été envoyée dans un camp de redressement où l’on risque de croiser un ours polaire si l’on met un pied dehors ?
Une couverture à la fois belle et effrayante avec ces barbelés, un quatrième de couverture alléchant, un titre promettant suspens et dépaysement … il n’en fallait pas plus pour que je me décide à découvrir la plume de David Moitet qui signe, ici, son troisième roman.
C’est à une course contre la montre qu’il nous convie, alternant les chapitres du point de vue des divers protagonistes des différentes affaires, ce qui donne un rythme soutenu au livre. Les rebondissements sont bien dosés et donnent leur tension à l’intrigue.
Les passages concernant les traitements infligés aux ados dans le centre de rééducation sont particulièrement révoltants ; d’autant plus révoltants que, même s’il s’agit d’une fiction, l’auteur nous rappelle, en fin d'ouvrage, que de tels camps (et les dérives qui leur sont parfois inhérentes) existent, notamment aux Etats-Unis. La patrie de l’Oncle Sam nous a déjà apporté le chewing-gum et la « junk-food » : j’ose espérer que ses camps ne traverseront jamais l’Atlantique !!
La fluidité du récit et la réflexion à laquelle l’auteur nous convie, une fois le livre refermé, m’ont fait passer un très bon moment de lecture et m’ont donné envie de découvrir les deux premiers livres de l’auteur, L’homme aux papillons et Apoptose.Piège boréal, parution Janvier 2012 – Editions Les nouveaux auteurs
Du même auteur : Biographie, chronique, interview
