Cyrille Legendre

 

Quitte ou double - Cyrille Legendre





Bonjour Cyrille Legendre, la première question est un petit rituel de présentation ... Pouvez-vous nous en dire plus sur vous ?
J’ai 42 ans, je suis père de famille et j’habite en région parisienne. J’ai une formation de journaliste et une appétence particulière pour les voyages. Mon rêve aurait été logiquement de devenir grand reporter. J’ai évacué cette frustration en créant le héros de mon roman, Matt Berger.
Journaliste sportif, comment vous êtes-vous décidé à sauter le pas et à écrire un roman ?
Depuis que je suis tout jeune j’écris des petites histoires, des nouvelles. Mon métier m’amène évidemment aussi à écrire même si le domaine sportif ne permet pas toujours de faire preuve d’une grande créativité. J’avais donc besoin à côté d’un réel exutoire. C’est le point de départ du projet d’écriture de ce premier roman.
Quitte ou double - Cyrille Legendre
Quitte ou double est votre premier roman. Conte de fées ou parcours du combattant ? Avez-vous eu des problèmes pour le faire éditer ?
Je dirai conte de fées. « Quitte ou double » est le tout premier roman que j’ai mené à terme. Je l’ai proposé à l’édition à partir de fin 2010. Début 2013, je recevais ce coup de fil magique d’Hélène Bihéry, responsable d’édition au Masque, qui me demandait si je souhaitais concourir pour le prix du premier roman du festival de Beaune. J’ai évidemment sauté sur l’occasion et j’ai eu la chance d’être retenu.
Votre travail en tant que journaliste a-t-il influencé votre façon d’écrire ?
Probablement dans le rythme et la construction des phrases. Mais aussi parfois dans la volonté d’être plus informatif qu’elliptique.
Comment se déroule votre processus d’écriture ? Avez-vous en tête l’intrigue de vos livres dès le début ou évolue-t-elle au fur et à mesure ?
J’ai en tête, un synopsis. Je sais d’où je pars et où je veux arriver avec les principales étapes de développement. En revanche, à l’intérieur même du récit, je me laisse conduire par l’inspiration du moment, la création de personnages secondaires que je n’avais pas imaginés et des rebondissements que je n’avais pas forcément, d’emblée, envisagés.
Pourquoi avoir choisi le polar pour commencer ?
Parce que c’est ce que je lis principalement en même temps que les livres d’histoire. J’ai l’impression que mon style d’écriture correspondait bien également à ce genre bien particulier qu’est le polar.
Pouvez-vous nous présenter votre roman Quitte ou double ?
"Quitte ou double" c’est d’abord un genre, le policier, avec une enquête sur un meurtre initial et des personnages qui par leurs agissements vont provoquer une cascade d’événements. Mais ce livre c’est aussi et surtout une histoire d’amitié entre deux gamins que tout oppose. Le milieu social, l’un est issu de la classe ouvrière et l’autre est un aristocrate. Le caractère, Matt Berger est un petit gamin gouailleur et débrouillard, tandis que JED est plus réservé, froid et intelligent. Chacun va s’enrichir de la personnalité de l’autre. La fusion entre eux sera telle qu’ils vont s’astreindre à tenir dans leur vie d’adultes des serments d’enfants qui normalement ne dépassent pas l’adolescence. Voilà le coeur du livre. Vont s’agréger autour une insertion dans le milieu du foot. J’y ai ajouté une bonne dose de géopolitique qui a l’avantage de faire voyager (d’Irlande au Turkménistan). Il y a donc deux matrices de lecture. Une micro centrée sur la relation entre les deux héros et une macro qui porte non plus sur les relations entre les hommes mais entre des pays ou des religions.    


Sans en dire trop sur l'intrigue, d'où vous est venue l'idée de départ ?
Une brève dans un journal où j’ai lu qu’un célèbre joueur de football, Rivaldo, joueur brésilien et Ballon d’Or, s’était engagé avec un club ouzbèk. C’était en 2008 bien avant que le Qatar n’entre dans le concert du foot international. J’ai simplement poussé à l’extrême cette volonté de faire venir dans un petit pays d’Asie centrale, riche en pétrole ou en gaz, les meilleurs joueurs pour monter la plus belle équipe du monde.
Vos personnages bénéficient d’une psychologie bien développée. Comment naissent-ils ?
Les deux héros, Matt Berger et Jean-Eudes Duplessis, ont été créés un peu sur le modèle d’un Dany Wilde et Lord Brett Sinclair. Ensuite leur psychologie va être totalement modifiée par les drames de la vie.
Quitte ou double se déroule dans le milieu de foot, avec tout ce que l'on entend en ce moment, on ne peut s'empêcher de se demander quelle est la part de fiction et de réalité dans votre roman ?
Je me suis donc inspiré d’une brève existante. Mais j’ai ensuite façonné un scénario, qu’à l’époque, nous ne pouvions pas envisager dans la réalité. Avec l’arrivée des magnats russes et des pays du golf dans le paysage footballistique, le livre peut paraître s’inspirer de la réalité d’aujourd’hui. Mais je le répète, à l’époque où j’ai entrepris l’écriture de ce livre, nous étions loin de la situation d’aujourd’hui. J’ai imaginé, il y a quatre ans, un scénario improbable qui pourrait très bien se dérouler aujourd’hui.
Sans dévoiler la fin, celle-ci laisse la place à un prolongement, aurons-nous le bonheur de retrouver Matt Berger ?
Je suis en train d’écrire la suite de « Quitte ou double ». Et je peux vous dire que Matt Berger n’est pas au bout de ses peines. Des tas d’événements vont encore bouleverser sa vie et celle de ses proches.
Quels sont vos projets à venir ?
J’espère d’abord que ce premier roman va être bien accueilli afin que je puisse rendre aux éditions du Masque la confiance qu’ils m’ont accordée. Je suis donc totalement mobilisé sur la promotion de mon livre. Je continue à écrire tous les soirs. D’abord la suite de « Quitte ou double », mais aussi un troisième roman qui n’aura aucun rapport avec les précédents si ce n’est qu’il s’agira aussi d’un polar.
Merci beaucoup Cyrille Legendre, nous vous laissons le mot de la fin.
J’espère que la lecture de « Quitte ou double » permettra aux lecteurs de prendre du plaisir en s’évadant. C’est ma seule ambition. Car au-delà d’un roman policier et de l’énigme qui en découle, je crois que ce livre est aussi un roman d’aventure ouvert sur le monde et sur la culture des autres. En ce sens, il me ressemble.


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