Piteux Christophe

 




Jeu de Pistes






En cette fin du mois d'octobre, à l'approche de la célébration de la fête des morts de la Toussaint, Lille va se trouver à compter les siens à travers la ville.

Une femme retrouvée nue décapitée, une autre retrouvée scalpée, les deux dans des postures étranges. Quelle en est la signification ? Au même moment une famille entière se fait assassiner. L'acte du même criminel changeant de mode opératoire ou un deuxième tueur sévit il aussi ? Ces crimes vont entraîner le lieutenant Victor Lautrec, son coéquipier Lucien, une jeune psychologue Elise et une journaliste Eve sur un jeu de pistes morbide. Où le chasseur et le chassé ne sont pas toujours ceux qu'on croit.

Christophe Piteux nous offre un premier thriller. En forme de Jeu de Pistes macabre en plein cœur de Lille. Décors qu'il connaît bien étant lui même de la région. Il plonge la Capitale des Flandres dans une série de crimes sanguinaires, à la description très visuelle digne des plus grands auteurs du genre.
Christophe Piteux écrit des chapitres courts pour donner un rythme soutenu à son histoire tout au long des 400 pages. Relevée également par la double vision de l'enquête d'une part du lieutenant Victor Lautrec et d'autre part du meurtrier. Nous plongeant dans les pensées les plus profondes des deux protagonistes. Entraînant ainsi le lecteur de chaque côté du miroir de cette course poursuite effrénée.
Ces éléments permettent d'enchaîner agréablement les pages de ce thriller.
N'oublions pas que c'est un premier roman.
C'est pourquoi Christophe Piteux est un auteur à suivre.
Je pense que son deuxième roman Alibi de Sang sera la confirmation de ce talent pressentie dans Jeu de Pistes

Extrait : 

Le sol était détrempé et par endroits l'eau avait formé de petites flaques. La boue s'accrochait aux chaussures. La pluie ruisselait sur les épaules de son manteau et quelques gouttes tombaient à chacun de ses pas. L'air était gorgé d'humidité et sa morsure faisait frissonner Victor. 
- Un automne pourri, après un été pourri, songea-t-il. 
Il s'arrêta pour frotter le bas de son pantalon taché par la boue. 
Des arbustes à floraison tardive éclairaient cette matinée grisâtre de quelques bouquets de rouge et de jaune. Les arbres commençaient à perdre leurs feuilles et celles-ci parsemaient le sol de taches rouilles. 
Il distinguait maintenant une masse plus claire se détachant sur le tapis vert foncé des pelouses du parc. 
Lucien avait marqué un temps d'arrêt. C'était plus moche qu'il ne l'avait imaginé. Victor s'avança à sa hauteur. 
Ses yeux se posèrent sur elle. Une vision incongrue, brutale, dans ce décor paisible, apprécié des promeneurs et où les familles venaient en nombre lors des journées chaudes de l'été. Des enfants avaient joué sur cette herbe, à l'endroit même où elle gisait maintenant. 
C'est la position du corps qu'il remarqua en premier. De toute évidence, ils avaient à faire à un metteur en scène. Le tueur s'était vraisemblablement donné du mal pour arranger ce tableau macabre. 
L'index de chaque main était tendu, l'un sur un sein, l'autre à hauteur du sexe et semblaient disposés là pour attirer l'œil dès le premier regard. Délire sexuel ou simple crime barbare ? 
La pluie avait offert au corps une dernière toilette. On ne voyait plus que quelques traînées de sang, sur les flancs et dans le cou, là où il restait encore un cou... 
Victor s'agenouilla près du corps. Une très jeune fille. Il fit la grimace à la vue des chairs déchirées au niveau de la nuque. Le corps présentait également de nombreuses ecchymoses, marbrant la chair de reflets bleutés. Il parcourut du regard l'espace proche de la jeune femme sans rien déceler de particulier. Quelques feuilles s'étaient déposées sur elle, comme si la nature avait voulu dissimuler cette folie humaine.
 
 
 


                                       
 

 

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