Sonja Delzongle

 

 

 

Sonja Delzongle - Dust

 

 

 

Bonjour Sonja Delzongle, avant toute chose, pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous pour les lecteurs qui ne vous connaitraient pas encore ?
Bonjour à Plume Libre. J’ai 47 ans, quelques tatouages et un parcours éclectique (après une formation universitaire en langues et six ans de Beaux-Arts à Dijon), dont je ne retiendrai que certaines aventures professionnelles comme la gestion d’un bar et six années de journalisme. Mais je vis avec l’écriture et la littérature depuis toujours, grâce à un bain familial et à un goût pour cette culture de l’écrit que mes parents m’ont transmise.


Comment êtes-vous venue à l’écriture ?
J’ai un peu répondu dans la question précédente. Grâce à la lecture et à une tournure d’esprit qui fait que je m’exprime sans doute mieux à l’écrit qu’oralement (conséquence d’une certaine timidité). J’ai toujours eu besoin d’écrire, ou de dessiner, d’ailleurs. Mais c’est l’écriture qui m’est restée. J’aime ce travail qui consiste à inventer des histoires pour faire vibrer le lecteur comme j’ai pu parfois vibrer en lisant et donner vie à des personnages. Ce sont peut-être les enfants, les amis et confidents ou les ennemis que je n’ai pas eus…

Dust - Sonja DelzongleVotre roman, Dust, est sorti récemment dans la collection Sueurs froides des éditions Denoël, pouvez-vous nous le présenter ?
Au-delà d’un thriller qui repose sur deux enquêtes (une officielle et l’autre plus officieuse, avec un personnage de l’ombre), Dust est aussi un roman, une histoire sur la différence, le rejet de l’autre au travers d’obscures croyances à l’origine de ces terribles persécutions à l’encontre des albinos africains (dans certains pays d’Afrique), sur le pouvoir, c’est une aventure humaine qui, je l’espère, soulèvera chez le lecteur, autant d’émotions que de réflexion.

Comment est né ce roman ?
Dans la poussière d’un voyage…au Kenya.

Votre personnage, Hanah Baxter, est-elle le pur fruit de votre imagination ou ressemble-t-elle à une personne que vous avez un jour rencontré ?
Je dirais qu’elle est une compilation de fiction et de réalité.

 

De manière plus générale, on remarque le soin que vous avez pris à bien caractériser vos différents personnages. Comment sont-ils nés ?
Pour les besoins du récit, forcément et de mon imagination. Chacun a sa marque de fabrique. Comme dans la vraie vie.

Le Kenya est un personnage à part entière dans votre roman. Pouvez-vous nous en parler ?
J’en parle dans Dust. Le Kenya a été une vraie rencontre. Une rencontre réelle qui a inspiré une fiction. Mais déjà à titre personnel, il a été un personnage à part entière, qui m’a émue, transcendée, heurtée, fait réfléchir et sans doute mûrir. C’était aussi comme si je l’avais toujours connu et aimé.

Comment se déroule votre processus d’écriture ? Avez-vous en tête les principaux rebondissements dès le début ou évoluent-t-ils au fur et à mesure ?
Cela dépend de la configuration du roman. Pour Dust, j’ai lâché les rênes et ai donné libre cours à l’imagination. D’où également un important travail de réécriture en plus du travail de documentation. Bien sûr, j’ai une trame, qui peut être amenée à évoluer. Il n’y a pas de règles et je tiens à cette liberté. J’écris sans filets, avec sans doute un risque augmenté de chute.

Etes-vous, vous-même, une lectrice ? Quels sont vos derniers coups de cœur et/ou vos livres de chevet ?
Oui, je fus plutôt une lectrice assidue et ai, depuis que j’ai appris lire à cinq ans, dévoré quantité de livres. Ils étaient mes compagnons de chevet, de fièvre, de peines, de vacances, de tous les jours. Un gros coup de cœur de ces dernières années a été Les Déferlantes, de Claudie Gallay, une vraie déferlante sur ma vie de lectrice, Le Prince des Marées de Pat Conroy et Abysses de Schatzing, un thriller politico-écologique à caractère anticipatoire, magistral, incroyablement documenté, le seul livre que je suis sûre de relire un jour malgré ses quelques 1500 pages en poche ! Un véritable avertissement sur la maltraitance de la Nature par l’Homme, que tout le monde devrait avoir lu. C’est en mentionnant ces trois romans que je remarque qu’ils touchent tous à l’univers aquatique, mouvant, à une force indomptable, même si on s’emploie à vouloir la maîtriser.

Hanah Baxter est un personnage à fort potentiel que l’on verrait bien revenir dans d’autres aventures ? Est-ce à l’ordre du jour ? Et de manière plus générale, quels sont vos projets ?
Elle revient…dans le prochain. Toujours avec son caractère bien trempé et son pendule, mais avec la volonté d’en finir avec son addiction à la coke. Mes projets ? Vous régaler d’histoires palpitantes, bien sûr !

Vous avez fait les Beaux-Arts et avez produit plusieurs œuvres, notamment votre série Carnets d’Afrique. Pouvez-vous nous en parler et continuez-vous cette activité en parallèle de l’écriture ?
J’ai arrêté mon activité artistique pour le moment. Je ne suis pas multitâche… L’écriture demande déjà beaucoup de travail et d’énergie. On n’imagine même pas le nombre de calories qu’on dépense avec un travail intellectuel. Beaucoup plus que dans le sport. Carnets d’Afrique est le plus bel hommage (quoique très modeste) que j’aie pu rendre à ce continent. C’était ma façon de lui parler et d’en immortaliser quelques scènes de la vie.

Merci beaucoup Sonja Delzongle, nous vous laissons le mot de la fin.
Merci à vous pour cette tribune. C’est à Dust que je laisserai le dernier mot.

 

 

 

 

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