Christophe Sémont

 

 

 

Christophe Sémont

 

 

 

Bonjour, notre première question est devenue un rituel, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur qui est Christophe Sémont?
Le papa de deux jeunes enfants qui a eu la chance de beaucoup voyager avant de rencontrer l’âme sœur et de poser son sac en Bretagne.


Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à l'écriture ? Et pourquoi dans le roman noir ?
J’aime beaucoup lire, d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu un livre en cours de lecture. J’en pose un, j’en reprends un autre. De fil en aiguille, je me suis risqué moi aussi à raconter des histoires, de préférence fantastiques ou noires car c’est un genre que j’affectionne particulièrement.

Soleil noir - Christophe SémontVotre roman Soleil Noir est sorti au Editions Critic, pourriez-vous nous le présenter?
Avec ce roman, et je l’espère ceux qui suivront, je n’ai d’autre prétention que de raconter une histoire qui emmène le lecteur loin, très loin de son quotidien pendant quelques heures. Soleil Noir se situe dans la tradition des romans populaires de genre, un thriller ancré dans une réalité historique qui risque bien de dépasser les protagonistes qui se débattent au milieu de tout cela !

Comment est née cette histoire?
L’histoire est née d’une convergence entre d’une part mes voyages, les rencontres que j’ai pu faire en Amérique Latine ou ailleurs, les lieux visités, les péripéties vécues, et d’autre part ce que l’on appelle cinéma ou littérature de genre. J’entends par là ces œuvres (films, bandes dessinées, livres,…) qui brassent des thèmes aussi divers et codifiés que les savants fous, les invasions extra-terrestres, les histoires de zombies, l’espionnage,… la liste est sans fin. Tout ce qui faisait les belles heures du cinéma d’exploitation des années 70-80 et qui est actuellement repris au cinéma par Quentin Tarantino, Eli Roth, Robert Rodriguez,… ou en bande dessinées par la série Doggy Bags par exemple.

Sans trop dévoiler l’intrigue, vous mettez en avant plusieurs personnages, aussi bien hommes que femmes au travers d'histoires en parallèle, quel est celui qui vous a donné le plus de fil à retordre et à l’inverse celui pour qui cela coulait de source ?
Je me suis assez vite identifié à Esteban, non pas en tant que policier bien sûr, mais en tant que père. Et ce qui lui arrive… bref, ce furent des chapitres intenses à écrire. J’ai eu plus de difficultés à cerner le personnage du méchant qui n’arrive qu’en seconde partie. J’avais peur de le rendre caricatural.

 

Soleil noir est un roman court, aux chapitres rapides, cela renforce la puissance du récit, est-ce une volonté de votre part ou avez-vous des coupes dans la version initiale?
Non, pas de coupe ou très peu. J’ai travaillé avec Simon Pinel des éditions Critic pour fluidifier le récit, il m’a demandé de faire disparaitre un chapitre et d’en écrire deux ou trois autres, donc au final le récit était dès le début assez condensé.

Soleil Noir se déroule en Amérique du Sud, quel rapport avez-vous avec ce continent ?
J’ai vécu six mois en Argentine et je suis tombé amoureux de l’Amérique Latine en général. J’y suis retourné autant de fois que j’ai pu, en Bolivie bien sûr, mais aussi au Costa Rica, au Guatemala, au Mexique,… Chaque pays possède une histoire, des coutumes, des légendes tellement foisonnantes ! J’adore l’espagnol qui est, pour moi, la plus belle des langues.

Vous évoquez dans votre roman les heures sombres de ces pays, avec leurs dictatures, leurs tortures, avez-vous rencontrez des victimes de ces actes ? Comment vous êtes-vous documenté sur ces faits souvent gardés secrets ?
Non, ou alors je n’étais pas au courant. Mon séjour en Argentine remonte à quelques années mais à l’époque, parler de Juan Perón et de sa deuxième épouse Evita restait parfois délicat, un peu gênant pour beaucoup d’Argentins. Aborder des thèmes plus sensibles comme la seconde Guerre Mondiale n’était même pas envisageable, du moins pour les gens chez qui je vivais. Pour le reste, j’ai puisé dans le puit sans fond qu’est internet.

Autres thèmes de votre roman : le deuil et la vengeance, comment avez-vous décidé de les aborder ?
Comme je l’ai déjà mentionné, j’ai abordé le deuil de manière frontale, en me mettant à la place du personnage, ce qui me plaçait dans une situation émotionnellement très inconfortable. La vengeance découlait naturellement de ce drame, c’est un moteur extraordinaire pour un personnage de roman.

Quelles sont vos références littéraires ?
J’ai des goûts à la fois très marqués et extrêmement éclectiques. Disons pour résumer qu’il y a trois auteurs dont je pense avoir lu à peu près tout ce qui a été publié : James Ellroy, Ernest Hemingway et Charles Bukowski.

Comment s'est fait votre rencontre avec les Editions Critic? Vous succédez à David Khara, Frédéric Rapilly, Antoine Tracqui, que des réussites, la pression n'est-elle pas trop lourde ?
Lorsque j’ai considéré que mon manuscrit était à peu près lisible, je l’ai envoyé à une quinzaine d’éditeurs. Critic a été le premier à me répondre. J’ai ensuite rencontré Simon et Eric dans un café à Rennes et l’aventure a commencé. Et puis j’ai découvert le catalogue des éditions et mes glorieux prédécesseurs. Je ne me fixe aucun objectif chiffré donc non, pas de pression. Les noms que vous citez sont des modèles qui doivent me tirer vers le haut.

Quels sont vos projets?
Je suis en train d’écrire mon second roman, lui aussi inspiré de mes voyages. Cette fois l’action se déroule en Thaïlande, à Bangkok exactement. La ville sera un personnage à part entière de ce qui sera un thriller très, très noir.

Quels sont vos derniers coups de cœurs littéraires, cinématographiques ou musicaux ?
La dernière claque littéraire c’est La griffe du chien de Don Winslow. Une monumentale histoire du trafic de drogue entre l’Amérique Latine (encore !) et les Etats Unis, une fresque d’une ambition et d’une maitrise phénoménale, le croisement parfait entre Scarface et le Parrain.
Les derniers très bons films que j’ai découverts sont Vice Versa (un condensé de psychologie expliqué aux enfants avec justesse et humour, comme d’habitude chez Pixar) et La Isla minima, très belle surprise espagnole qu’il faut absolument découvrir en VO. On en a beaucoup parlé comme de la version ibérique et long métrage de la série True Detective (que je vous conseille aussi, une atmosphère et un jeu d’acteurs hors pair) et c’est une très bonne approche du film.
Le dernier concert en date : Fauve. Le prochain : Thiéfaine.

Quelle est la question que l'on ne vous a jamais posée en interview et à laquelle vous auriez aimé répondre ?
Je n’ai pas une grande expérience des interviews alors… Peut-être qu’on me demande quelles sont mes influences pour Soleil Noir. Mais là je pourrai vous parler d’Au cœur des Ténèbres de Conrad, des Passagers du vent de Bourgeon, de l’Echelle de Jacob d’Adrian Lyne et de dizaines d’autres livres, films ou bandes dessinées pendant des heures !


Merci, Christophe Sémont, on vous laisse le mot de la fin
C’est classique et ça a un côté remise de prix (alors que non) mais j’adresse un grand merci à toutes celles et ceux qui m’ont encouragés et qui ont relu d’un œil bienveillant mes premiers manuscrits plus que perfectibles. Merci à Simon, Eric et Cathy des éditions Critic qui m’ont fait confiance et m’ont accompagnés pas à pas (et ça continue) pour que Soleil Noir rencontre un maximum de lecteurs. Merci aux libraires, aux critiques et aux bloggeurs qui sont les premiers ambassadeurs des livres. Merci enfin aux lecteurs sans qui les livres n’auraient pas de raison d’être, et les écrivains encore moins ! Oui, ça fait vraiment discours de clôture des Césars non ?

 

 

 

 

Go to top