Paul Colize

 

 

 

Paul Colize

 

 

 

Bonjour Paul Colize, la première question est devenue un rituel sur Plume Libre, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur qui est Paul Colize ?
En fait, je ne le connais pas bien. C’est un type introverti, asocial, misanthrope, qui ne répond pas aux questions qu’on lui pose, ou répond à côté. En plus, il a un accent bizarre. Je l’évite autant que possible.


Votre dernier roman, Concerto pour 4 mains, vient de sortir aux Éditions Fleuve Noir, pourriez-vous nous le présenter ?
Deux hommes d’exception, deux femmes exceptionnelles, des diamants, Bruxelles de long en large, et quelques notes de musique.

Concerto pour 4 mains - Paul ColizeComment est né ce roman ?
L’idée m’est venue le 19 février 2013, à 8 h 2, quand j’ai appris à la radio qu’un casse retentissant avait eu lieu à l’aéroport de Zaventem. Un ballet millimétré. Pas un coup de feu, pas de blessé, un butin record. Je tenais le sujet de mon prochain roman.

Comment avez-vous choisi le titre de ce roman ?
Le titre a changé vingt fois. Le casse du siècle était le premier, Concerto pour main gauche l’avant-dernier. En changeant le titre, j’ai changé la fin.

D’après vous, d’où vient la fascination du public pour les grands bandits ?
Selon un psy, « les truands ou les tueurs en série prennent la place du monstre, du loup-garou, du vampire dans l’imaginaire collectif. Ils deviennent la source de danger et d’angoisse de la communauté et la renforcent en lui donnant une identité commune » Bon. Pour ma part, je pense que nous les aimons bien parce qu’ils font des choses que nous n’oserions pas faire.

 

Comment s’est faite la rencontre avec François Troukens ? Comment avez-vous travaillé avec lui ?
J’avais besoin d’un « conseiller technique » pour les parties braquages. Comme il était rangé des voitures, il était l’homme de la situation. Coup dur, il a dû retourner en taule pour avoir rencontré Joey Starr (voir lien). Par conséquent, nous avons élaboré nos casses dans le parloir de la prison de haute sécurité d’Ittre. http://www.rtl.be/info/belgique/faits-d ... 96048.aspx

Quel effet cela fait-il d’imaginer et de planifier un casse hors du commun ?
L’effet de jouer une partie d’échec contre plusieurs partenaires. En plus de développer sa stratégie, il faut anticiper les coups de la partie adverse ; services de sécurité, police, etc. Et envisager des imprévus aussi variés que la météo ou une vessie récalcitrante.

La fin de Concerto pour 4 mains est très surprenante, sans trop en dire, comment vous est venue cette idée ?
En parlant avec l’avocat pénaliste. Tout est écrit dans le premier chapitre…

De manière générale, pour créer vos personnages, où trouvez-vous l’inspiration ?
Ils existent tous. Certains sont basés sur une seule personne, d’autres sur la combinaison de plusieurs.

Comment se déroule votre processus d’écriture ? Avez-vous en tête les principaux rebondissements, y compris la fin, dès le début ou évoluent-ils au fur et à mesure de la phase d’écriture ?
Je travaille sans plan. Les personnages créés, je leur laisse vivre leur vie. C’est eux qui décident.

Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore, lequel de vos romans conseilleriez-vous pour découvrir votre univers ?
Ils sont tous différents. Je les aime bien, les onze, avec leurs qualités et leurs défauts. Ce sont mes bébés. Je n’ai pas de préféré.

Êtes-vous, vous-même, un lecteur ? Quels sont vos derniers coups de cœur et/ou vos livres de chevet ?
J’ai lu des centaines de polars. En phase d’écriture, je limite mes lectures à celles utiles pour ma documentation. Ou je lis des trucs loin du polar, ou des biographies. Là, je suis dans Bukowski. Grave.

Vous participez régulièrement à des salons littéraires, que vous apportent ces rencontres avec vos lecteurs ?
Avant tout, ce sont les rencontres avec mes camarades de plume qui me branchent. On se vanne, on se marre, on balance sur ceux qui ne sont pas là. Quelles langues de pute, ces auteurs !

Quels sont vos projets ?
Dans l’immédiat, je viens de construire un poulailler. La semaine prochaine, je mets trois poules dedans. J’adore les œufs frais, le matin, au petit déjeuner. À part ça, j’écris un polar. Un journaliste, un coup de téléphone, un cadavre. Très classique à première vue. Sauf que.


Merci beaucoup Paul Colize, nous vous laissons le mot de la fin.
Charles Bukowski le fera bien mieux que moi :
si cela ne sort pas de vous comme une explosion
en dépit de tout,
n’écrivez pas.
si cela ne vient pas sans sollicitation de
votre cœur et votre esprit et votre bouche
et vos tripes, n’écrivez pas
s’il vous faut vous asseoir des heures
à fixer votre écran d’ordinateur
ou plié en deux sur votre machine à écrire
à chercher les mots,
n’écrivez pas.
si vous le faites pour l’argent ou la gloire,
n’écrivez pas.
si vous le faites parce que vous voulez
mettre des femmes dans votre lit,
n’écrivez pas.
s’il vous faut rester assis là
réécrivant encore et encore,
n’écrivez pas.
si c’est déjà difficile rien que d’y penser,
n’écrivez pas.
si vous essayez d’imiter l’écriture de quelqu’un d’autre,
oubliez.

 

 

 

 

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