Les livres de l'été 2009





 









Voici revenu le temps des vacances et avec lui, un grand casse tête : Quels livres allez-vous lire durant cette période ?
D'habitude, l'équipe de Plume Libre vous présente sa sélection, mais cet été, nous avons voulu faire les choses différemment et laisser la parole aux auteurs.
L'occasion pour vous de découvrir les interviews qu'elles/ils ont eu la gentillesse de nous donner mais également des chroniques qui ont étés faites sur ce site au fil de l'année, un grand merci à eux d'avoir répondu présent.

Bonne lecture et surtout bonnes vacances !








Premier coup de cœur, la série des 4 tomes déjà parus (8 sont prévus en tout) de "Lou", de Julien Neel, que j'ai découverts grâce à ma fille de 12 ans.
Depuis que j'ai lu cette BD, j'en fais une promo active autour de moi (l'auteur n'en a vraiment pas besoin, c'est déjà un carton absolu en librairies...mais sur quelle planète je vivais, avant ?) et je les offre même comme cadeaux d'anniv au copines de mes filles. Lecture recommandée à tout âge, malgré l'apparente naïveté du graphisme et la douceur des couleurs. Même ma mère a adoré, c'est dire ! C'est à la fois drôle, mais aussi tendre, frais, attachant et juste. Ça parle des tout débuts de l'adolescence (l'héroïne grandit au fil des albums), ça parle d'une maman célibataire, ça parle d'histoires d'amour, et ça parle d'amitié.

Le blog de Julien Neel





Second coup de cœur, je vais faire ma vieille radoteuse (j'ai du en parler dans un autre article), mais j'adore ce que fait Leo, avec ses mondes d'Aldébaran, Betelgeuse, et désormais Antares. Ce sont à chaque fois des cycles de six ou sept albums. C'est de la SF, mais de la "bonne". Je n'étais pas fan du coup de crayon au départ, mais il s'efface au fil de la lecture tant les histoires sont prenantes. Et puis succès mondial, donc j'ai du goût, et aussi un certain talent pour dénicher des trucs que tout le monde connaissait déjà ! :))
Résumé :
Aldébaran, quelque part dans l'espace et dans le futur... Une planète accueillante où s'est installée, en 2079, la première colonie terrienne envoyée au-delà du système solaire. C'était il y a plus de cent ans, déjà. Depuis, les liaisons radio sont coupées. Alors, peu à peu, la vie s'est organisée. Un jour, d'étranges phénomènes surviennent : des créatures marines aux formes curieuses apparaissent. L'eau devient solide. La mantrisse, cette chose douée de raison et d'intelligence, commence à faire parler d'elle...

Le site de la Bande dessinée

Chroniques des livres et interview d'Agnès Abécassis
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Il y a quelques semaines, je faisais des dédicaces avec d'autres auteurs à la Fnac de Vélizy et le libraire qui s'occupe du rayon policier (et qui met fort gentiment mes livres en avant) me demanda :
Avez-vous lu Jo Nesbos ?
Non, je n'avais pas lu. Je ne suis pas un fanatique des polars suédois, bien que Millénium m'ait beaucoup plus.
Dommage, me dit-il, vous n'auriez pas été déçu.
Or, surprise, à la fin de cette journée, la charmante personne qui m'avait invité me proposa de choisir un livre qui me serait offert par la Fnac. Forcément, je pris Jo Nesbos !
Cette courte introduction pour dire que je n'aurais sans doute pas lu Chasseurs de têtes sans cette circonstance. J'aurais eu tort.
Bien sûr, il  y a du sang et même beaucoup d'excréments. Mais l'histoire est drôle, bien menée, presque ciselée avec de jolis rebondissements. Le personnage principal, sorte d'Arsène Lupin dirigeant un cabinet de recrutement n'est pas très sympathique au début. Il se révèle pourtant coriace dans l'adversité. Finalement, c'est un livre qu'on ne lâche pas.




L'un des inconvénients d'être écrivain est que l'on voit plus facilement les défauts de constructions d'un roman. Avec Michel Palmer, cela ne se produit jamais. L'auteur est un vrai professionnel qui connaît toutes les ficelles du métier de romancier. Ici, pas de mauvaises surprises, les histoires sont toujours bien menées et de qualité égale. En revanche, c'est un peu comme la cuisine industrielle. On connaît déjà le goût à l'avance et si on sait qu'on ne sera pas déçu, on ne peut s'attendre à un repas inoubliable. C'est pareil avec Le dernier échantillon. Le livre se lit facilement, l'écriture est limpide, les personnages sont bien construits, même si ça manque un peu de méchants (à l'inverse de Jo Nesbos !). Bref, on ne s'ennuie pas et on en a pour son argent (20, 90 euros quand même). Si je conseille ce roman ici, c'est d'abord parce que je viens de le finir ( !) et surtout par les thèmes abordés : celui des analyses de sang, des trafics d'organes et du rôle des chirurgiens qui disposent parfois d'un pouvoir de vie ou de mort. Ce sont des sujets d'actualité, même s'ils sont peu abordés dans la presse.
En résumé, deux bonnes lectures d'été.
CHASSEURS DE TÊTES, Jo Nesbo, Gallimard, SÉRIE NOIRE, 2009
LE DERNIER ÉCHANTILLON, Michael Palmer, Grasset et Fasquelle,  2009


Chroniques des livres de Jean d'Aillon
 
 
 





« Dragon Rouge » de Thomas Harris

La perfection en matière de thriller. Le style est très rythmé, le profil psychologique de tous les protagonistes est d'une justesse rare. Et les nombreux passages sur la destruction de la psyché d'un enfant sont terrifiants ! Bien meilleur que le « Silence des agneaux » qui est une copie de ce livre en moins bien !
Résumé :
À un mois d'intervalle, deux familles entières sont massacrées à leur domicile, l'une à Birmingham, l'autre à Atlanta. Jack Crawford, chef du département des Sciences du comportement du FBI, charge Will Graham de trouver celui que la presse a baptisé "le Dragon rouge". Par le passé, Graham a montré une aptitude incroyable à se mettre dans la peau d'un psychopathe en arrêtant le Dr. Hannibal Lecter, un assassin bestial. Il consulte donc Lecter, désormais emprisonné à vie, pour comprendre et analyser les comportements du tueur. Il constate qu'il a sévi la première fois un soir de pleine lune, et la seconde un jour avant la fin du mois lunaire. Le FBI a donc un peu plus de trois semaines pour mettre fin à ce carnage.





« Le Dalhia Noir » de James Ellroy

La perfection en matière de policier ! A l'inverse de Harris, le rythme est beaucoup plus lent et l'histoire bien plus complexe et moins linéaire. Nombreux se sont plaints de cette lenteur et de cette construction, mais moi j'adore. Comment ne pas aimer ces personnages de dur à cuir, qui ont le sang chaud et prêts à tout pour défendre la veuve et l'orphelin ?
Résumé :
Le 15 janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps nu et mutilé, sectionné en deux au niveau de la taille, d'une jeune fille de vingt-deux ans : Betty Short, surnommée " Le Dahlia Noir " par un reporter, à cause de son penchant à se vêtir totalement en noir. Le meurtre est resté l'une des énigmes les plus célèbres des annales du crime en Amérique.
 
 
 
Chroniques des livres d' Alexis Aubenque
 
 
 
 
 
 




PARANOIA de Joseph Finder.
Petit coup de cœur pour ce dernier, parce qu'il n'est pas connu en France, alors qu'il le mérite largement. C'est entre Grisham et Douglas Kennedy, vraiment très bien.
Résumé :
II n'est pas toujours judicieux de rendre service à son meilleur ami... Adam Cassidy va l'apprendre à ses dépens. Le dilemme est simple la prison ou espionner Tryon Systems, l'entreprise concurrente de la société high-tech pour laquelle il travaille. A la clef, un super job, beaucoup d'argent, une Porsche et, surtout, une fille belle à se damner. À sa place, qu'auriez-vous fait ?

"Thrillers d'Été" à lire sans se prendre la tête, je conseillerai un classique indéboulonnable:





LE POETE
de Connelly, et un moins classique mais qui plaira surtout aux hommes, parce que c'est du très bon "thriller d'entreprise" et que c'est très original dans le genre, l'excellent
Résumé :
Le policier Sean McEvoy est retrouvé mort dans sa voiture. Chargé d'une affaire de meurtre abominable, son enquête n'avançait pas. Lorsqu'il apprend le suicide de son frère, Jack, son jumeau, journaliste de faits divers, refuse d'y croire. En cherchant à comprendre, il découvre d'autres cas de policiers apparemment poussés au suicide par des meurtres non résolus. Tous ont été retrouvés avec, à leur côté, des lettres d'adieu composées d'extraits de poèmes d'Edgar Poe. Un effrayant tableau d'ensemble commence à se dessiner. Jack fait pression sur les agents du FBI pour qu'une enquête soit ouverte sur ces suicides en série.



Deux livres pour l'été
Dieu, que c'est compliqué, ce choix...

Bon.
Réfléchir.
Je vous conseillerais bien le dernier Chattam, que je trouve excellent (Soyons clair : ça me coûte de l'avouer, mais Maxime a encore progressé, tant stylistiquement qu'en termes de narration pure, ce qui le rend juste... détestable pour ses confrères. :o) ), mais :

1 - vous l'avez déjà
2 - vous êtes déjà fan
3 - vous trépignez en attendant le prochain
4 - je mets un « 4 » si je veux, ok ?

Donc, je ne vous conseilles pas le dernier Chattam (La Promesse des ténèbres, chez Albin, une vingtaine d'euros à peine, c'est donné, mais vous faites ce que vous voulez).
En revanche je vais vous parler de deux auteurs - même qu'en réalité, ils sont trois - qui vont vous accompagner sur les plages.
Enfin... leurs livres, plutôt, compte tenu du fait que je n'ai pas l'emploi du temps desdits auteurs, et que je ne suis pas certain qu'ils fréquentent les mêmes plages que vous.


26,5 auteurs qui n'existent pas
Mais qu'il faut absolument avoir lus
de Samir Bouadi et Agathe Colombier-Hochberg
(Marabout, 2008, 239 p., 12 euros - encore une fois, c'est cadeau)
Faisons taire tout de suite les commentaires acerbes.
Oui, ce sont des amis.
Oui, je les trouve charmants, charismatiques, brillants, drôles, amoureux (c'est un couple, et quel couple !), cultivés, intelligents...
Mais vous savez quoi ? Ils le sont.
Et leurs livres sont à leur image. Imaginez un principe simple : vous en avez ASSEZ de ces gens qui vous GONFLENT à étaler leur culture lors des soirées, au sujet d'improbables auteurs lus par une poignée d'aimables blaireaux ou, au contraire, par des best sellers que, la plupart du temps, ils n'ont pas vraiment lus.
Vous y êtes ?
On a les mêmes noms ?
Et bien ça y est, réjouissez-vous ! Agathe et Samir vous livrent (celui-là, pas pu m'en empêcher, désolé) l'arme absolue.
Voici 26,5 auteurs qui n'existent pas, mais que vous trouverez vivants dans ces pages et qui vous permettront de bien vous amuser, avant d'étaler votre savoir en riant sous cape.
Quoi de mieux, sur la plage, que de préparer ses soirées le cœur léger ?
Il ne vous restera plus qu'à remercier Agathe et Samir.
Des amours, je vous dis.

Pyromane
De Romuald Giulivo
(École des Loisirs, 2008, 132 p., 8,50 euros - toujours cadeau)
Pourquoi j'aime les livres de Romuald Giulivo ?
Parce qu'ils lui ressemblent, et que je l'aime sincèrement. Parce que Romuald écrit ce qu'il est dans la vie, avec sensibilité mais sans sensiblerie, avec des sentiments vrais, puissants, passionnés, mais sans une once de sentimentalisme. Parce que parfois il me donne envie de pleurer, de rire, d'écouter de la musique, de partir en bagnole pour une virée avec les copains, d'organiser une soirée impromptue au cours de laquelle on va boire, discuter, fumer et refaire mille fois mille mondes.
Parce qu'il est l'un des rares auteurs de littérature générale à mettre son talent au service des adolescents et qu'il propose des textes qui interrogent... et que les adultes aimeront eux aussi. Parce que lire ses livres, c'est se souvenir qu'on a grandi et, soudain, se rappeler ce qu'on a ressenti, à certains moments de sa vie.
Sans nostalgie.
Avec juste le cœur gonflé de bonheur.
Voilà.
Pyromane, c'est l'histoire de Romain, un garçon triste et discret, qui a grandi à Provins (cette ville médiévale où j'ai connu Romuald et rencontré la femme de ma vie). Romain va partir, parce que ses parents déménagent, parce que c'est la vie... Surgit alors Lola, qui lui propose un amour fou, démesuré, impossible.
Là où n'importe quel auteur aurait sans doute franchi la ligne et écrit une mièvrerie, Romuald vous emmène aux confins de la vérité. Éveille en vous des sentiments qu'on croyait oubliés, disparus.
Si vous n'avez jamais été bouleversé par ces sentiments-là, vous n'avez jamais aimé vraiment. Si, par contre, vous avez été amoureux...


Je vous souhaite à tous de passer un bel été.
JLB

Chroniques des livres et interviews de Jean-Luc Bizien






"L'Enfant des cimetières" de Sire Cédric (Le Pré aux Clercs): il s'agit d'un "thriller gothique", genre original qui mêle la rigueur et la mécanique du thriller policier au surnaturel. Imaginez un tueur en série qui est non un vieux pervers mais un enfant... Mais cet enfant n'est pas humain, c'est un démon! Ca fout les jetons, non? Frissons garantis sur la plage, même en pleine canicule.
Résumé :
Lorsque sa collègue Aurore l'appelle en pleine nuit pour couvrir avec elle un meurtre atroce, David, photographe de presse, se rend sur les lieux du drame. Un fossoyeur pris d'une folie hallucinatoire vient de massacrer sa femme et ses enfants avec un fusil à pompe, avant de se donner la mort. Le lendemain, un adolescent, se croyant poursuivi par des ombres, menace de son arme les patients d'un hôpital et tue Kristel, la compagne de David. Mais qui est à l'origine de cette épidémie meurtrière? Est-ce un homme ou un démon? Le journaliste, qui n'a plus rien à perdre, va se lancer à la poursuite de Nathaniel, l'enfant des cimetières, jusqu'aux confins de l'inimaginable...




"La Rôtisserie de la Reine Pédauque" d'Anatole France. Bon, ce n'est pas une nouveauté, le livre a près d'un siècle, mais c'est un régal à lire. Imaginez une rôtisserie dans le quartier Saint Jacques à Paris où d'accortes salamandres apparaissent dans le feu de la cheminée. Il suffit qu'un cabaliste s'en même, et voici le jeune Jacques Tourbroche entraîné dans une quête alchimique, féerique et ... amoureuse. Mais les salamandres sont-elles toutes de feu? A lire (en poche, on le trouve encore) pour la pureté classique de la langue, la documentation parfaite sur les esprits élémentaires et les situations cocasses et truculentes.
Pour information, je fais allusion à ce roman dans "Le Traité de Faërie d'Ismaël Mérindol".
Résumé :
Jacques Ménétrier, dit dans sa jeunesse Jacques Tournebroche à cause de la profession à laquelle l'a voué son rôtisseur de père, tient la librairie A l'image sainte Catherine quand il entreprend de raconter ses aventures de jeunesse.






Deux mes bouquins préférés-du-monde-et-de-toute-ma-vie:



Le peintre des batailles, Arturo Perez-Reverte (pas vraiment un nouveauté, mais c'est du lourd)

Résumé :
Ancien photographe, Faulques vit retiré du monde. Hanté par les horreurs des champs de bataille, la peinture est son exutoire. Sa vie bascule quand surgit Markovic, combattant croate décidé à lui demander des comptes. Photographié par Faulques pendant la guerre en Bosnie, devenu malgré lui le symbole du combattant croate, Markovic a assisté aux massacres de sa famille et de ses compagnons





Les helvétiques
, Hugo Pratt

Présentation :
Costume de marin, cheveux bruns, anneau à l'oreille gauche. La silhouette élancée et élégante. Une lueur d'amusement et d'ironie bienveillante dans le regard. L'air de se tenir à distance. L'art d'observer choses et gens avec détachement. Certains le disent pirate. Lui se prétend gentilhomme de fortune... Ainsi apparaît Corto Maltese, fils d'une gitane andalouse et d'un marin des Cornouailles. Une gueule, une personnalité, un destin. Une légende de la bande dessinée devenue légende tout court. Certes, Corto est une créature de papier, inventée par le grand Hugo Pratt. Mais à force de le voir hanter notre imaginaire, on finit par s'interroger. Et s'il avait réellement existé ? Et si Pratt ne s'était fait que le dépositaire de ses souvenirs, l'humble biographe d'une destinée trop belle pour n'être qu'une simple fiction ?




Chroniques des livres et interview de Raphaël Cardetti




Eureka Street Robert McLiam Wilson: un récit plein d'espoir dans un belfast déchiré par un conflit sans fin ou les catholiques et les protestants cohabitent et réussissent finalement à vivre ensemble. un humour ravageur et une écriture extrêmement vivante nous font rentrer dans le quotidien des personnages qu'on croirait être les rejetons désabusés de Dickens. mais qui découvrent l'espoir...

Résumé :
L'auteur de Ripley Bogle nous entraîne à Belfast, sa ville natale, pour un roman foisonnant, à la fois tragique et hilarant. Qu'a donc trouvé Chuckie Lurgan, gros protestant picoleur et pauvre, qui à trente ans vit toujours avec sa mère dans une maisonnette d'Eureka Street ? Une célébrité cocasse et quelques astuces légales mais immorales pour devenir riche. Que cherche donc son ami catholique Jake Jackson, orphelin mélancolique, ancien dur et coeur d'artichaut ? Le moyen de survivre et d'aimer dans une ville livrée à la violence terroriste aveugle. Et qu'a donc trouvé Peggy, la mère quinquagénaire de Chuckie ? Le bonheur, tout simplement, grâce à une forme d'amour prohibée, donc scandaleuse dans son quartier protestant. Et, pendant ce temps-là, un inconnu couvre les murs de Belfast d'un mystérieux graffiti : OTG, écrit-il, OTG.



Lovesick Blues, the life of Hank Williams
: Paul Hemphill: la biographie du plus grand artiste de country music de tous les temps. malgré le peu d'informations, l'auteur réussit à nous faire revivre la vie torturée d'un homme qui aura vécu tout trop vite, trop jeune, et qui, au passage, aura assuré un lien solide entre une musique d'un autre age et un rock'n'roll en gestation. sans oublier l'être humain pris dans ses doutes et ses contradictions.




Interview de Jean-Philippe Chabot

 





Beaufort, de Ron Leshem
C'est un roman très particulier, porté par un souffle étrange avec un rythme déstabilisant et des phrases qui sonnent vrai et cognent dur. Le roman parle d'une unité de soldats israéliens, enfermée dans une vieille citadelle construite par les croisés, Beaufort, durant la première guerre du Liban. Des jeunes de 20 ans perdus dans une guerre à laquelle ils ne comprennent rien, qui se comportent comme des vrais soldats et tremblent comme de vrais hommes. Les liens qui les unissent sont forts et beaux et chaque coup dur les rapprochent un peu plus. Le roman est sorti il y a 1 an plus d'un an déjà en France.
Résumé :
Beaufort, citadelle construite par les croisés au Sud-Liban, est une enclave israélienne en territoire ennemi. Durant les deux années 1999 et 2000 de la " sale guerre" du Liban - commencée en 1982 pour s'achever en mai 2000 avec l'évacuation totale des troupes sous les bombardements du Hezbollah -, Erez, officier loyal de 22 ans, commande une section d'une quinzaine de très jeunes recrues envoyées en première ligne. Beaufort n'est pas le récit d'une guerre, mais celui d'une déroute. Roll Leshem nous entraîne au plus près de l'enfer quotidien, au cœur de l'univers clos de la garnison, où l'ennemi invisible menace constamment. Il décrit la routine sanglante, triste, de ces soldats, le courage et l'héroïsme, l'amitié et la haine, les doutes, le sentiment d'abandon par l'État, et la peur contagieuse, palpable, qu'ils doivent vaincre chaque jour pour obéir au seul mot d'ordre : attaquer. Écrit dans une langue inventive et nerveuse, Beaufort est le portrait implacable d'une " génération perdue " de jeunes combattants israéliens, et on le lit dans l'urgence et le rythme de cette guerre sans fin.



Journal 1942-1944
, de Hélène Berr
Il y a eu de nombreux romans et témoignages sur la guerre et la déportation. Un journal fait référence : celui d'Anne Frank. Faisait référence plutôt. Car celui d'Hélène Berr vient amener un autre éclairage sur les années d'occupation et sur les souffrances endurées par les juifs français. L'éclairage est différent car cela se passe ici, en France, à Paris. Chez nous quoi. Hélène Berr nous raconte son quotidien, ses espoirs, ses peurs, ses révoltes contre les allemands et contre ces français collabos dans une langue parfaite. Hélène Berr aimait la vie, la musique l'anglais, la philosophie, la littérature. Elle est morte a Bergen-Belsen, battue à mort quelques jours avant la libération du camp par les forces alliées. A lire pour mieux comprendre, mieux réaliser et mieux combattre les négationnistes.

Chroniques des livres et interview de Thierry Cohen






Mes deux romans coup de cœur vont ressembler à du copinage mais tant pis !
Mon premier coup de cœur va aux deux premiers tomes des aventures de Simon Bloomberg de Jean Luc Bizien parus chez 10/18.
J'avais déjà dévoré le premier "La chambre mortuaire" dès sa sortie et "La main de gloire" n'a pas résisté plus de 48 heures dans ma PAL ! J'ai adoré l'ambiance de cette fin de dix-neuvième siècle recréée avec maestria par Jean-Luc Bizien et surtout la description de l'Exposition Universelle qui sera d'ailleurs le décor de mon prochain roman ! Les personnages y sont particulièrement attachants (et le fait que Bloomberg soit aliéniste me touche de près) et les intrigues me font voyager entre Lovecraft et Caar. bref, un véritable double coup de cœur !
Résumé du tome 2
Tandis que l'Exposition universelle bat son plein aux pieds de la tour Eiffel flambant neuve, un assassin, défiant les services de la Sûreté, sème la terreur dans Paris. Après la découverte de la main momifiée d'une jeune femme, puis celle du corps mutilé d'un malfrat, les macchabées s'amoncellent. Alerté par la police, l'aliéniste Simon Bloomberg reprend du service, aidé de son intrépide gouvernante, Sarah Englewood. La Cour des miracles est transformée en quartier général : il faut agir au plus vite pour démasquer un ennemi aussi redoutable qu'insaisissable. Mais qui est donc ce criminel surgi de nulle part ? Un tueur professionnel, un dément qui frappe au hasard... Ou bien un monstre, que rien ni personne ne peut arrêter ?



Mon second coup de cœur va au monstrueux "Monster" (je sais c'est facile) de mon frère d'imaginaire le grand Patrick Bauwen qui confirme son statut de maître du thriller. Tous les ingrédients de ce roman ne pouvaient que me séduire et le style plus qu'efficace de l'auteur entraîne une irrésistible addiction qui pousse à dévorer le roman en quelques jours. Mon problème actuel est de survivre au sevrage en attendant le prochain opus !

Résumé :
Je m'appelle Paul Becker. Je suis médecin.
Je vis dans une petite ville, en Floride.
J'ai une femme, un fils, un boulot que j'aime.
Une existence ordinaire.
Jusqu'au jour où je découvre un téléphone portable.
Un patient l'a perdu pendant une consultation.
Un homme étrange. Dangereux.
Soudain, ce téléphone sonne.
Et ma vie bascule.
Complots. Meurtres. Disparitions.
Toutes mes certitudes vont s'effondrer.
Pourquoi je vous raconte tout ça ?
C'est très simple...
Votre vie va basculer aussi.

Chroniques des livres et interview de Chris Debien





Au mitan de l'été, je vous propose deux polars très bien ficelés. Étant  plus porté par nature sur les  thrillers j'ai voulu changer et me faire cette fois du polar pur jus.
Les enfants du néant, d'Olivier Descosse (Michel Lafon). Autant le dire toute de suite, c'est un bon pote de la Ligue de l'Imaginaire, donc le choix est fortement teinté de favoritisme. Qu'importe, je l'ai dévoré en trois jours, ça parle d'adolescence plus que tourmentée, de l'influence des films et de meurtres aux quatre coins de la France, sans liens directs. François Marchand, le profiler policier, ex psy passé du côté des forces de l'ordre après le meurtre de sa femme, enquête avec l'aide une jeune collègue. Les personnages sont construits avec soin et l'intrigue est reste tendue à souhait. Le final  est sidérant. J'avais déjà lu La liste Interdite que j'avais bien aimé mais là je trouve la thématique beaucoup plus forte, peut-être parce que je suis père d'une ado et que le monde de l'adolescence ressemble à une terra incognita pour un adulte. Olivier  traite le sujet à la fois de façon brutale ( je ne donne pas les détails) et subtile. Le bémol porte sur la couverture, trop criarde à mon goût, elle aurait pu être beaucoup plus classe, à l'image du contenu. Ce qui m'énerve c'est qu'il est très doué  pour plonger dans la complexité psychologique des personnages. Go to hell, tu ne l'emporteras pas au paradis, Olivier.



La stratégie du fou
, de Lalie Walker ( Gallimard). Le livre est sorti il y a quelques années, je l'ai récupéré par hasard sur l'étagère d'un copain mais je crois qu'il est encore disponible. Cette fois pas de copinage, je ne l'ai jamais rencontrée et  elle ne fait pas partie de la ligue de l'imaginaire. Le livre est un vrai moment de plaisir, le personnage du commissaire Jeanne Debords, responsable de la brigade des crimes non résolus, croise un meurtrier très réussi. J'ai marché jusqu'au bout. Là encore, l'arrière fond psychologique est bien très nuancé et travaillé, donc attachant. Il faudra qu'on m'explique un jour pourquoi les auteurs féminins de thriller et de polar sont si peu nombreuses dans notre pays et ce machisme qui règne chez les éditeurs, voire chez certains polardeux. Seul bémol : c'est trop court, les personnages et le thème le valent largement, ça aurait mérité cent pages de plus mais c'est peut-être une contrainte liée à l'éditeur. C'est aussi pour ça que je ne suis pas très branché sur le polar français traditionnel. Comme beaucoup de lecteurs, j'aime les pavés et pas que sous la plage.
Et pour août, je compte déguster le dernier Laurent Scalese (La cicatrice du Diable) un autre enfoiré de la ligue.
Bien à vous ami(e)s de ce site ô combien sanglant...



Chroniques des livres et Interview d'Éric Giacometti
 
 
 
 


Voici mes deux romans coups de cœur (difficile d'en choisir deux !)

Quarante mots pour la neige, de Giles Blunt (Editions Pocket) - un thriller qui se déroule dans le Grand nord Canadien. Intrigue assez simple mais solide, personnages riches et rendus très attachants par l'auteur. Une très belle écriture qui, à mon avis, fait passer les émotions et les sensations fortes au lecteur.

Résumé :
Dans l'atmosphère lunaire de l'île de Windigo, le corps de Katie Pine, 13 ans, est retrouvé emprisonné dans un sarcophage de glace. Les cadavres d'adolescents que John Cardinal, de la brigade criminelle d'Algonquin Bay, va
découvrir par la suite ne laissent aucun doute un serial killer est à l'œuvre, insaisissable et d'une cruauté inégalée.
Mais Cardinal a d'autres raisons de s'inquiéter une faute passée qui menace de le rattraper, une femme dépressive, et le curieux comportement de sa coéquipière Lise Delorme, ancienne des Affaires internes... La beauté irréelle des paysages glacés de l'Ontario, associée à l'humanité des protagonistes, met dramatiquement en relief l'horreur paralysante du Mal à l'état pur.




Androzone
(Pocket) : réédition du roman de Jacky Pop, l'ancien directeur de collection Rail Noir (lorsque j'y ai publié mes deux premiers romans), malheureusement disparu en 2007. Son écriture ne ressemble à aucune autre. Il métamorphose les mots qui, sous sa plume, se réincarnent en images drôles ou tragiques, sombres ou lumineuses. Un vrai sculpteur sur lettres...
Androzone, c'est un roman noir sur fond de banlieue, de désespoir et de tendresse ; une blessure à vif, bien loin du politiquement correct. Une expérience inédite, une sorte de commotion littéraire...
Résumé :
Soixante-dix-huit kilos de muscles, un goût sans modération pour " sex, drugs and rock'n roll ", la quarantaine à la dérive. D'aucuns diraient " minable ". Mais il leur réviserait illico leur architecture. Tel est Harry. Détective privé, de renommée, peut-être ; mais pas de punch. Du punch forgé à l'acide des banlieues. Ce coup-là, il ne l'a pas vu venir. Trop habitué aux filatures bitumeuses, entre adultères et petites arnaques... Or, double bingo ! Un coup de foudre et l'enquête du siècle ! Un paquet de fric tombé à pic ! L'affaire ? Un dénommé Jack P., volatilisé avec, dans les poches, de quoi dynamiter certains empires, voire la République, qui sait... genre scandale énorme. Bref, la mission de Harry : retrouver Jack et récupérer les documents compromettants pour satisfaire ses mystérieux employeurs. De gros poissons. Du gâteau pour Harry ? Peut-être, mais un gâteau aux relents de magouilles sur fond de haute finance, un gâteau bien pourri, sur lequel il risque de se briser les dents... Et ses dernières illusions.



Chroniques des livres et interview de Karine Giebel






Olivier de Solminihac, Nous n'avons pas d'endroit pour vivre (Éditions de l'Olivier)

Avec la Namibie, il y a tout ce qui faut pour faire un de ces récits de voyage que d'aucuns aiment lire au cœur de l'été. Il y a les paysages splendides, l'exotisme de l'Afrique, mais aussi les townships et la pauvreté et la violence. Olivier de Solminihac pourrait alors nous servir de ces descriptions dégoulinantes, de ces histoires aux bons sentiments qu'affectionnent certains auteurs qui écrivent comme des peintres pompiers. Mais voilà, Olivier n'est pas de cette race-là d'écrivain, il y a du Hemingway chez lui.  De ce don à évoquer la partie immergée de l'iceberg tout en n'en décrivant que la pointe. D'une plume juste, tout en retenue, il nous livre le parcours et les errances d'un jeune auteur parti là-bas pour un atelier d'écriture. Et avec son narrateur, on finit par s'interroger sur notre rapport au réel et notre capacité à nous sentir en vie. « Ce n'est pas parce que tu iras d'un endroit dans un autre que tu échapperas à toi-même », nous disait Ernest dans Le Soleil se lève aussi. Eh bien, maintenant Ernest n'a qu'à bien se tenir, car il a trouvé un sérieux concurrent.



Philippe Djian, Sotos (Éditons Gallimard)

J'avoue être plus un relecteur qu'un lecteur tout court. Et chaque fois que reviennent les beaux jours, j'ai besoin de ressortir un Djian. Parce que c'est tout ce que j'aime, parce que tout y est. Cette année, comme l'été semble promettre d'être chaud, c'est Sotos que j'ai choisi. Pour vous motiver, je pourrais vous vendre l'histoire, passer par le menu les personnages hauts en couleurs qui habitent ce roman, ou encore pointer les nombreux rebondissements, les les passes de corridas et la multitude de scènes de fesses. Mais je vous assure, tout ça n'est qu'accessoire. Il le dit assez lui-même Philippe, seul compte le style. Et Dieu que ce livre en a du style. Alors, je vous prie, ne me poser pas plus de questions. Faites-moi confiance et courez-y.




Interview de Romuald Giulivo




 

Patrick Graham fait partie de ces auteurs qui ne font jamais comme les autres et nous on aime ça.
Parce qu'il est incapable de choisir nous vous livrons la réponse qu'il nous a transmis pour les lecteurs de Plume Libre :)


Les livres que je vais lire cet été ? Je ne peux vous faire qu'une liste

Moisson rouge de Hammett
Résumé
Le vieil Elihu Willsson règne en maître sur la petite ville minière de Personville dans le Montana depuis qu'il a utilisé les services de la pègre pour réprimer des grèves locales. Mais les truands sont bien décidés à rester et à imposer leur loi. Il fait alors appel à un détective privé peu regardant quant aux méthodes expéditives et illégales pour nettoyer la ville...Traversé par une violence paroxystique, mené sur un mode frénétique, Moisson rouge est le grand roman sur le capitalisme sauvage des années 1920.


La Route de Cormac Mac Carthy
Résumé
L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un Caddie rempli d'objets hétéroclites. Dans la pluie, La neige et Le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, La peur au ventre: des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur voyage ?

Duma Keys et re-Histoire de Lisey, de notre maître à tous

Duma Keys
Résumé :
Un roman sur l'amitié, les liens qui unissent père et fille, sur la mémoire, la vérité et l'art. Une métaphore de la vie et des sources d'inspiration de l'écrivain, une exploration de la nature, du pouvoir et des influences de la fiction. Mais aussi un King subtilement terrifiant !

Histoire de Lisey

Résumé
Pendant vingt-cinq ans, Lisey a partagé les secrets et les angoisses de son mari. Romancier célèbre, Scott Landon était un homme extrêmement complexe et tourmenté. Il avait tenté de lui ouvrir la porte du lieu, à la fois terrifiant et salvateur, où il puisait son inspiration. À sa mort, désemparée, Lisey s'immerge dans les papiers laissés par Scott, s'enfonçant toujours plus loin dans les ténèbres qu'il fréquentait...

J'ai absolument besoin de relire God's little acres pour le rythme et les instants vides
Harper Lee, juste quelques passages pour pleurer derrière mes lunettes de soleil tellement c'est beau
Quoi d'autres, euh, ah oui, surement Le chant du bourreau de Mailer mais euh je n'aurais jamais le temps de lire tout ça.
Donc ça ne fait pas deux titres. Na.

Chroniques des livres et interviews de Patrick Graham






Raoul de Warren "La clairière des eaux mortes": l'atmosphère presque surnaturelle de cet étrange roman tient à la fois d'un
marécage maudit et d'un vieil ermite aux gestes troublants...Au fil des pages, le lecteur est envoûté par cette touche d'occultisme, les très anciennes croyances idolâtriques... Excellent!"
Résumé :
L'atmosphère presque surnaturelle de cet étrange roman tient-elle à ce marécage maudit entouré de sept rochers baptisés du nom des Sept Péchés Capitaux ? Ou à la présence de cet ermite aux gestes étranges qui vit à côté des eaux mortes ? Dans le passé, cette clairière fut le lieu de prédilection des forces mauvaises. On y trouve encore des vestiges d'un très ancien culte idolâtrique et, au Moyen Âge, des séances de sorcellerie satanique y avaient lieu. Au fil des pages, une intervention occulte sur les personnages se précise...




Mireil Calmel: "Le Chant des Sorcières" : 3ème tome de la nouvelle épopée de l'auteur est riche en événements, érudition et rêves. L'auteur nous livre sa plume ciselée et envoûtante... Magnifique."
Résumé du tome 1 :
1483, dans les hauteurs du Vercors.
Non loin du château de Sassenage, la toute jeune Algonde, fille de l'intendante, se débat en vain pour échapper au torrent dans lequel elle est tombée. Malgré ses efforts, elle est emportée sous la montagne qu'on dit hantée par la fée Mélusine.
Tous la croient perdue et pourtant, le torrent la rejette. On la retrouve sur une berge, blanche et glacée mais vivante.
Comment a-t-elle survécu, nul ne le sait. Sous le choc, Algonde avoue qu'elle aurait... vu Mélusine, puis elle refuse d en dire plus. Mais elle semble désormais ailleurs. Que se passe-t-il autour de cette jeune fille dont la beauté éclate un peu plus chaque jour ? Quel serment a-t-elle prêté à la fée en échange de sa vie ?
Contrainte au silence pour protéger l'homme qu'elle aime, Algonde va tenter de déjouer le piège mis en place bien avant sa naissance. Son amour pour Mathieu, son amitié complice avec la jeune baronne, Hélène de Sassenage, lui donnent l'envie de vivre et de vaincre . Saura-t-elle affronter, seule ou presque, les puissances maléfiques qui ont imaginé pour elle un destin qu elle rejette de toutes ses forces ?

En attendant une prochaine chronique des livres de Céline Guillaume, nous vous invitons à visiter son site




 




Le cœur cousu de Carole Martinez, envoûtant, merveilleusement écrit, une imagination jubilatoire, exceptionnelle. Un futur classique.
Résumé :
Dans un village du sud de l'Espagne, une lignée de femmes se transmet depuis la nuit des temps une boîte mystérieuse... Frasquita y découvre des fils et des aiguilles et s'initie à la couture. Elle sublime les chiffons, coud les êtres ensemble, reprise les hommes effilochés. Mais ce talent lui donne vite une réputation de magicienne, ou de sorcière. Jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs, elle est condamnée à l'errance à travers une Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang. Elle traîne avec elle sa caravane d'enfants, eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels.

La reine du Sud, d'Arturo Pérez Reverte. Une écriture brillante, une histoire géniale, un suspense à couper le souffle.
Résumé :
Nom : Mendoza. Prénom : Teresa. Nationalité : mexicaine. Veuve d'un pilote d'avion à la solde du cartel de Juarez. S'installe en Espagne. Soupçonnée de trafic de tabac et de stupéfiants entre Melilla et Gibraltar. Arrêtée et condamnée à plusieurs mois de prison. Liée à Patricia O'Farrell, délinquante notoire. Détient des actions dans une société de transports maritimes et dans de nombreuses sociétés écrans supposées blanchir de l'argent. Probablement à la tête de la plus grosse entreprise de transport de cocaïne et de haschich en Méditerranée pour le compte du cartel de Medellín, des mafias russes et italiennes.Femme d'affaires redoutable et dangereuse, multimillionnaire, mène une vie discrète, aime le rêve et la solitude en mer à bord de son yacht. Aucune preuve n'a pu être retenue contre elle.

Et un clin d'oeil: Malhorne de Jérôme Camut, tout simplement parce qu'il a changé ma vie.
Résumé :
Tout commence lorsque l'ethnologue Franklin Adamov découvre, au fin fond de l'Amazonie, une statue du XVe siècle représentant un homme de type européen, assis, armé d'une épée ; sur la garde de l'épée est inscrit un mot : Malhorne. C'est impossible... Peu après, Franklin est contacté par une fondation appartenant à un riche financier, qui lui offre des moyens illimités pour résoudre cette énigme, d'autant qu'une deuxième statue, absolument identique, est mise au jour... Qui a laissé ces signes, et pourquoi ? Alors débute une traque haletante, une quête initiatique à travers l'Histoire, les cultures et les religions du monde entier, dont l'enjeu est rien moins que l'éternité.
Chroniques des livres et interview de Nathalie Hug










Une situation légèrement délicate
, de Mark Haddon
Chronique familiale au scalpel, type « Six feet under » mais avec un incontestable
parfum british qui rappelle au final les comédies type « 4 mariages et 1
enterrement ». L'auteur se fiche de nous décrire décors ou actions en détails ; il
reste au plus près des personnages, de leur psychologie. C'est élégant, bien vu,
drôle, touchant. Bref, un régal.
Résumé :
Vous prévoyez d'annoncer votre mariage à votre famille ? Un conseil : ne faites pas comme Katie ! Choisissez bien votre moment et faites preuve de diplomatie. Surtout si l'heureux élu est une brute épaisse dotée d'un pois chiche à la place du cerveau. Présentez les choses avec tact et délicatesse. Tout particulièrement si votre famille cache, derrière les apparences de la plus tranquille bourgeoisie londonienne, quelques prédispositions au dérapage collectif... Il faut dire que pour Katie, entre un père hypocondriaque, une mère volage, un frère homosexuel qui n'assume pas son orientation, sans compter son propre caractère de cochon, la situation a de quoi devenir... légèrement délicate !

Ce livre va vous sauver la vie, de A. M. Homes

On se laisse balader, collé aux semelles du héros qui réapprend à apprécier « le
goût des autres », à travers ce Los Angeles foutraque, déroutant et qui sonne
pourtant toujours juste. On se surprend à faire le constat de sa propre vie,
synchrone avec ce personnage attachant. On rit, on pleure. Un livre rare...
Résumé :
Homme d'affaires bientôt quinquagénaire et déjà coupé du monde, Richard Novak ne sort plus guère de sa luxueuse maison qui domine Los Angeles, se consacrant au double entretien compulsif de sa fortune sur Internet et de sa forme physique, confiée - côte ouest oblige - aux soins attentifs combinés d'une nutritionniste et d'un coach personnels. Deux incidents, concomitants et également insolites, viennent un jour le réveiller de l'hygiéniste amnésie qu'il s'est choisie pour existence. Le premier prend la forme d'une intense douleur physique défiant toute tentative de diagnostic. Le second a pour visage celui, inquiétant, qu'offre l'étrange dépression de terrain qui ne cesse de s'approfondir à quelques mètres de sa forteresse californienne... De ce jour, notre homme s'aperçoit avec stupéfaction qu'une ex-mère au foyer déprimée et une star d'Hollywood peuvent avoir mille choses à se dire, qu'un partenariat commercial peut naître entre le financier qu'il est, un vendeur de donuts immigré et un ancien beatnik icône de la contre-culture, que les amitiés ne connaissent de frontières ni ethniques ni sociales, enfin qu'aucun père ne peut décider d'oublier son fils - et inversement. Se risquer à vivre, réapprendre le goût des autres... Et si le salut résidait dans l'aventure très concrètement humaine ?
Chroniques des livres et Interview de Christophe Lambert
 



"L'invasion des profanateurs", de Jack Finney.

Parce que c'est l'un des plus grands romans de SF, tout simplement. Roman sur la peur : la peur de la perte d'identité, de la dépossession de son âme. Roman sur la paranoïa : y a-t-il une issue quand on ne sait plus à qui se fier ?

"L'invasion" a inspiré nombre de livres et de films sur le thème de l'invasion extraterrestre, à commencer par la cultissime série "Les envahisseurs". Souvent copié, jamais égalé.

Résumé :
«Chaque cosse avait éclaté, laissant échapper une partie de la substance grise qu'elle contenait.
L'enchevêtrement de ce qui semblait du crin de cheval grisâtre glissait lentement hors des cosses membraneuses et s'assemblait de lui-même, les fibres se redressant et s'alignant pour former approximativement une tête, un corps et des membres miniatures.
Il est impossible de dire combien de temps nous restâmes immobiles, fascinés par notre découverte. Assez longtemps toutefois pour voir les têtes informes et les membres embryonnaires grandir à mesure que la substance s'écoulait, et devenir... quatre mannequins de cire, aux visages encore dépourvus de traits ou d'expression, et qui n'attendaient plus que la touche finale. Il y en avait un pour chacun de nous, nous le savions bien.»

"Le désert des Tartares", de Dino Buzzati.
Roman définitif sur la condition humaine, sur l'inutilité et la futilité de nos
actes, sur notre incapacité à choisir entre ce que l'on veut et ce qui est bon
pour nous. Si je ne devais emporter qu'un seul livre sur une île déserte, ce
serait celui-là.

Résumé :
Heureux d'échapper à la monotonie de son Académie militaire, le lieutenant Drogo apprend avec joie son affectation au fort Bastiani, une citadelle sombre et silencieuse, gardienne inutile d'une frontière morte. Au-delà de ses murailles, s'étend un désert de pierres et de terres desséchées, le désert des Tartares.

A quoi sert donc cette garnison immobile aux aguets d'un ennemi qui ne se montre jamais ? Les Tartares attaqueront-ils un jour ?

Drogo s'installe alors dans une attente indéfinie, triste et oppressante. Mais rien ne se passe, l'espérance faiblit, l'horizon reste vide.

Au fil des jours, qui tous se ressemblent, Drogo entrevoit peu à peu la terrible vérité de fort Bastiani.

Chroniques des livres et interview de Laurent Scalese




GERMINAL, de Zola.
Sans doute le roman de ma vie. Le premier livre qui m'a donné envie de me lever et d'aller hurler à l'injustice dans les rues. Et le souffle de Zola n'a pas d'égal. Les cent dernières pages sont dignes des grands suspenses.
Résumé :
Une des grandes grèves du siècle dernier racontée par un journaliste de génie qui en a fait un réquisitoire, un formidable " J'accuse " contre le capital, le roman de la lutte des classes et de la misère ouvrière. Un livre de nuit, de violence et de sang, mais qui débouche sur l'espoir d'un monde nouveau lorsque le héros, Etienne Lantier, quittant la mine " en soldat raisonneur de la révolution ", sent naître autour de lui une " armée noire, vengeresse... dont la germination allait bientôt faire éclater la terre ". Germinal marque l'éveil du monde du travail à la conscience de ses droits et c'est au cri sans cesse repris de " Germinal ! Germinal ! " que la délégation des mineurs de Denain accompagna le convoi funèbre de Zola à travers les rues de Paris.


Plus récent, je dirais MYSTIC RIVER de Dennis Lehane.
Un roman qui m'a bouleversé comme je l'ai été rarement dans ma vie. Lehane connaît la noirceur humaine et n'a pas peur de l'explorer à fond. Une pure tragédie moderne. J'en suis jaloux.
Résumé :
Ce jour de 1975, quand éclate une bagarre en pleine rue entre Sean Devine (le plus raisonnable), Jimmy Marcus (la tête brûlée) et Dave Boyle (le plus timoré), les trois garçons sont loin de se douter que leur destin va basculer de façon irrémédiable. Une voiture s'arrête, deux hommes qui se prétendent de la police font monter Dave avec eux sous prétexte de le ramener chez lui. Dave ne reparaîtra que quatre jours plus tard. On ne saura jamais ce qui s'est passé pendant ces quatre jours. Mais les trois garçons cesseront de se fréquenter. Vingt-cinq ans plus tard, ils sont mariés et pères de famille. Sean est un policier brillant mais miné par ses problèmes conjugaux, Jimmy, un ex-chef de gang s'est rangé en achetant un magasin d'alimentation ; quant à Dave, il a brièvement connu la gloire en devenant une star du base-ball, mais aujourd'hui, il part lentement à la dérive. C'est un événement tragique, comme un écho au kidnapping de Dave, qui va les mettre de nouveau en présence : l'assassinat brutal de Katie, la fille aînée de Jimmy, âgée de dix-neuf ans. A mesure que Dean mène l'enquête, ce sont autant de voiles qui se lèvent sur des vérités aussi troubles que les eaux de la Mystic River, dont les profondeurs recèlent bien des secrets inavouables. Pris dans l'engrenage infernal de la souffrance, du remords et du désir de vengeance, les trois anciens amis n'auront plus d'autre choix que de s'affronter en un combat dont aucun ne peut sortir indemne.
Chroniques des livres et interview de Patrick Senécal
 
 
 
 




Pour les amateurs de belles histoires de guerre : " Ami, entends-tu " de Béatrice Nicodème, chez Gulf Stream. Un roman pour adolescents.

Résumé:
Nantes, 1943. Au plus fort de l'occupation allemande, Félix, treize ans, ne rêve que de rejoindre un réseau de résistance. Au lycée Clemenceau, Jacky, de deux ans son aîné, n'a peur de rien et semble bien être l'un de ces héros de l'ombre. Pour l'approcher et rejoindre les rangs de l'armée secrète, Félix est prêt à tout. Une sombre histoire de corbeau dénonçant des Nantais aux Allemands va lui permettre de faire la preuve de son courage et de sa détermination. Doutant de tout et de tous, Félix se lance à corps perdu dans une enquête difficile et âpre qui l'amènera à regarder d'un autre œil tous ses proches. Et sous les bombardements des forteresses volantes, des hommes et des masques sont tomber.

Sinon, je suggère de l'historique fantastique, avec la très écriture d'Hervé Jubert, dans " Blanche " chez Albin Michel colleciton Wizz.

Résumé :
Janvier 1873. Paris bruisse de la rumeur étrange qu'un vampire sévit dans la ville. Le commissaire Gaston Loiseau est sur les dents. Un dénommé Philémon de Saint-Auban est retrouvé vidé de son sang, une sangsue posée sur son cadavre. Blanche, la nièce de Loiseau, va sans le savoir mener la même enquête que son oncle. En effet, une jeune blanchisseuse illettrée - Camille - lui demande de lire pour elle un billet qui lui est adressé. Il est signé Philémon de Saint-Auban... qu'elle assure ne pas connaître. Blanche se lance dans une dangereuse aventure où tout le monde cultive le secret...

Chroniques des livres d'Arthur Ténor
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Shadow Man, de Cody Mac Fadyen. Un thriller qui prend aux tripes, superbement écrit, sombre au possible. Encore une fois, un personnage très attachant, Smoky, mène la barque et nous entraîne dans sa solitude, ses dérives et ses souffrances. L'intrigue est implacable, l'assassin pervers comme on n'en fait plus, il faut avoir l'habitude de ce genre de lecture et s'accrocher à son fauteuil ! A lire par une chaleur étouffante, histoire de se refroidir aussi sûrement qu'un cadavre sur une table d'autopsie...
Résumé :
Smoky Barrett, agent au FBI, pensait avoir connu le pire de l'horreur. Traumatisée par l'assassinat de son mari et de sa fille, qui s'est déroulé sous ses yeux, elle ne peut plus exercer son métier. Mais la démence d'un abominable tueur la force à reprendre du service. Il a torturé, violé et éviscéré sa dernière victime, laissant la petite fille de cette dernière, vivante, attachée à son cadavre. Il a filmé la scène puis envoyé la vidéo à Smoky et à son équipe, chargées des enquêtes sur les tueurs en série, les mettant au défi de l'arrêter... Prétendu descendant de Jack l'Éventreur, génie tordu défiant toutes les tentatives de compréhension, le monstre qui se fait appeler Shadowman - ou fils des ténèbres - impose à Smoky un défi lugubre tandis qu'il s'engouffre dans un délire de meurtres et de perversion... Peu à peu, la soif de justice va ramener la jeune femme à la vie. Et l'obliger à affronter ses plus grandes peurs.


Mako, de Laurent Guillaume . Gros coup de cœur pour moi, un polar vif, hyper réaliste, écrit par un vrai policier, sur le quotidien d'une équipe de la BAC. Le personnage de Mako est extraordinaire, attachant, au bord de l'explosion. Il souffre, et nous souffrons avec lui, il est lumière et ténèbres, espoir et désespoir, vie et mort. Il porte sur ses épaules toute cette histoire impeccablement rythmée, écrite au scalpel, avec son lot de surprises et de retournements. L'envie n'est pas de savoir qui fait quoi (nous sommes au courant depuis le début), mais jusque quelles frontières cette histoire sombre mènera nos protagonistes. Ce livre est la réalité, et la réalité fait peur...
Résumé :
A la sortie d'un night-club, une jeune fille est victime d'une agression sauvage. Mako, policier de la BAC, taciturne et endurci, obsédé par l'idée d'en punir lui-même l'auteur, s'investit dans l'enquête au-delà de la raison. Il déclenche une traque qu'il l'emmènera loin, aux confins de la folie, là où le bien et le mal se confondent. De l'enfer des trottoirs aux boîtes de nuit branchées, Mako hante les bas-fonds d'une société en perdition.

Chroniques des livres et Interviews de Franck Thilliez
 
 
 
 
 
 
 
 
 




Zig zag movie, d'Elmore Leonard.
Elmore Leonard est l'un de mes chouchous. Économie de moyens : pas de gras et pourtant, quel style ! Intrigues au cordeau. Univers réaliste sans la pesanteur d'une documentation frimeuse. Des femmes aussi intelligentes que séduisantes et des héros humanistes. Des dialogues brefs et jouissifs, un sens aigu de la répartie. Du rythme, beaucoup de rythme. De l'émotion, avec une pudeur virile. Qu'il s'adonne au western ou au roman de gangsters, Leonard fait depuis des décennies le régal des réalisateurs (Tarantino, Sorderberg, Sonnenfeld, Mangold pour les plus récents), qui l'adaptent pour le meilleur ou pour le pire. Barry Sonnenfeld avait tiré un film sympathique de Zig Zag movie, avec Renée Russo, John Travolta et Danny de Vito. Sympa mais sans plus. Le livre apporte plus d'ambiguïté et de tension. Ce qui ne gâte rien, l'histoire est insolite : un homme de main vient récupérer les dettes d'un producteur de série B. dans sa villa. Ambitieux, le tueur en question trouve vite plus malin de s'associer avec sa victime pour monter un film que de lui casser les deux jambes. Et c'est parti pour 300 pages de roman noir.
Résumé :
Producteur dans la débine, pourchassé par ses créanciers, Harry Zimm (49 films d'épouvante) vient se réfugier chez son ex, la star aux gros seins, Karen (célèbre pour les hurlements qu'elle tire de sa vaste poitrine). En pleine nuit, un inconnu s'introduit dans la maison et branche la télévision. C'est Chili, un truand coriace, chargé par le syndicat de faire cracher les mauvais payeurs... par tous les moyens. Tout peut arriver... même l'impossible ! L'espace d'une nuit, le producteur bedonnant va convertir Chili la carne aux joies de l'art cinématographique. La vie mouvementée de Chili, quel scénario ! Mais comment trouver les millions de dollars nécessaires ? Sinon le plus illégalement possible ?

Cent ans de solitude, de Gabriel Garcia Marquez
J'aime bien imaginer ce livre comme l'opposé de Zig Zag movie : très peu de dialogues, de longues trajectoires de vies, une luxuriance de style, une profusion de personnages qui traversent un long siècle de damnations, de fulgurances, de meurtres et de rédemptions, avec, en toile de fond, un bilan politique du continent sud américain bien sombre. Le fantastique - le surnaturel, le réalisme magique, appelez ça comme vous voudrez -  est présent à chaque heure de Macondo, village perdu dans un marécage de Colombie et où s'ancre le roman. Garcia Marquez y place une extravagante famille qui aurait pu être la sienne : de nombreux éléments biographiques s'insèrent, romancés, dans la narration. Vrai ou pas, peu importe : le roman m'embarque à chaque lecture dans sa noirceur joyeuse, comme une ivresse oublieuse avant le cataclysme final.
Résumé :
Il y a les bouches noires des fusils qui jettent des regards de mort au colonel Aurelanio Buendia et il y a la mémoire du militaire qui, devant sa fin proche, s'élance comme un disque solaire... Il revoit son village, le Macondo, perdu dans des territoires oubliés de l'Amérique du Sud, l'histoire fabuleuse de sa famille traversant, comme une dynastie royale, les trois âges de la vie : naissance, vie et décadence..

Au travers de l'histoire de ce village et de ses créateurs, Gabriel Garcia Marquez nous conte, avec cette magie des mots qui donne à son livre un reflet d'éternité, les peines, les joies, les espoirs et les craintes d'une famille qui tente par tous les moyens de conjurer la malédiction qui pèse sur les siens : cent ans de solitude.

Les aventures extraordinaire de Kavalier et Clay, de Michael Chabon
Voilà sans doute le roman qui jette un pont entre les deux précédents - et entre mes goûts de lecteur : Chabon est un styliste hors pair, avec une ambition littéraire « classique » où abondent pourtant les mondes, les références, les saveurs de la culture populaire. Ici, ses héros sont un duo de scénariste/dessinateurs de comics US, dans les années 40. Chabon recrée cet univers insolite avec un grand souci du détail et un amour sans équivoque pour la bédé et ses créateurs. Ce qui ne l'empêche nullement d'évoquer la difficulté de vivre son identité juive en plein nazisme - la diaspora et ses abîmes est présente tout au long du roman -, y compris à New York ou sur une base militaire du Pôle en plein conflit. La richesse de l'intrigue me donne le vertige, un vertige envieux car j'y trouve tout ce que j'aime et voudrais maîtriser en tant qu'écrivain : du souffle, de l'humour, des visions et beaucoup de tendresse pour ses personnages. Chabon a obtenu le prestigieux prix Pulitzer avec ce bouquin ; il a depuis participé à l'écriture du scénario de Spider Man II. Deux éléments qui en disent long sur l'étendue et la variété de son talent.
Résumé :
New York, 1939. Le jeune Sammy doit accueillir Josef, son jeune cousin, qui débarque de Prague, fuyant la dictature
nazie. D'abord réservé, Sammy découvre vite les extraordinaires talents de dessinateur de Josef, et sa puissance créatrice s'emballe. À eux deux, ils vont révolutionner les comics ! Leur superhéros, l'Artiste de l'Évasion, va s'emparer de l'Europe et anéantir Hitler !
Commence alors une flamboyante fresque romanesque où le récit déploie des couches infinies de lecture.

En attendant une prochaine chronique des livres d'Erik Wietzel, nous vous invitons à découvrir "Les Univers d'Erik Wietzel"

 

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